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Guide de la migration des bécasses 2024-2025

Guide de la migration des bécasses 2024-2025

La migration des bécasses change un paysage du jour au lendemain : un matin d’octobre, la forêt semble vide, le soir même on y compte déjà plusieurs oiseaux. Pour la saison 2024-2025, les tout premiers passages devraient se produire à la mi-octobre sur les côtes baltiques, puis gagner l’ouest de l’Europe en quelques jours. Les arrivées principales, elles, sont prévues entre début novembre et fin décembre, avec des retours plus discrets dès la fin février.

Quand commencent les premiers départs ?

Les bécasses nichent surtout dans les grandes forêts mixtes de Scandinavie, de Russie et des pays baltes. Dès que les nuits tombent plus tôt et que la nourriture se fait rare, les premiers groupes quittent les zones de nidification. Dans les régions les plus au nord, cela peut arriver dès la deuxième semaine d’octobre quand les sols commencent à geler. Plus au sud, le même mouvement se décale vers la fin du mois.

Chaque année varie : un automne doux retarde les départs, un coup de froid brutal les déclenche presque d’un bloc. En 2024, les spécialistes surveillent de près la température du sol au-dessus du 60ᵉ parallèle, car une chute rapide accélérerait le passage général.

Où les oiseaux nichent-ils avant le grand voyage ?

La bécasse affectionne les forêts humides et riches en litière de feuilles. On la trouve :

  • Dans les massifs boréaux depuis l’est de la Norvège jusqu’aux plaines russes.
  • Dans les tourbières et bocages des pays baltes.
  • En moindre densité dans les vieilles hêtraies de Pologne et du nord-est de l’Allemagne.
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Ces zones offrent un sol tendre où la bécasse sonde avec son long bec pour dénicher vers et insectes. L’été 2024 a été plutôt pluvieux dans ces régions, donc la quantité de nourriture devrait être satisfaisante, favorisant un bon succès de reproduction et donc un flux migratoire conséquent.

Quelles routes suivent-elles pour atteindre les zones d’hivernage ?

La carte des voies de migration forme un éventail. Trois grandes routes se dessinent :

  1. Couloir atlantique : part de la mer du Nord, longe les côtes néerlandaises puis la Manche et pose les oiseaux en Bretagne et sur le littoral aquitain.
  2. Couloir continental : file à travers l’Allemagne, traverse la France par les Ardennes, le Morvan et descend vers le sud-ouest.
  3. Couloir méditerranéen : traverse la péninsule Ibérique avant d’atteindre le Maroc ou l’Algérie, moins fréquent mais réel, surtout en cas d’hiver doux dans les Pyrénées.

La majorité des oiseaux utilisent plusieurs relais pour se reposer : petites futaies proches des zones humides, clairières feuillues et haies bocagères bien garnies. Les balises GPS placées sur une cinquantaine d’oiseaux durant l’hiver 2023-2024 ont montré des arrêts moyens de deux à trois nuits avant chaque nouvelle étape.

Qu’est-ce qui peut modifier le calendrier 2024-2025 ?

Plusieurs facteurs jouent ensemble. Les plus influents cette saison sont :

  • Température du sol : un gel précoce au nord pousse les oiseaux à partir en masse.
  • Vent dominant : un flux d’ouest fort ralentit les lignes dans le couloir atlantique, un vent d’est doux les accélère.
  • Pluviométrie : des pluies trop fortes rendent la prospection difficile, les bécasses se déplacent alors plus vite vers des forêts mieux drainées.
  • Lune : les passages augmentent souvent autour de la pleine lune de début novembre, quand la lumière nocturne facilite le vol.
  • Pression de chasse : une activité soutenue dans les haltes traditionnelles peut détourner certains groupes vers des parcours moins fréquentés.
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Calendrier résumé mois par mois

PériodeNord-Est de l’EuropeFrance nordFrance sud et péninsule Ibérique
Mi-octobrePremiers départsPremiers arrivages côtiersPassage très rare
Fin octobrePassage régulierPics sur littoral ManchePremiers oiseaux isolés
NovembrePassage principalArrivage massifFlux continu et nombreux
DécembreFin de passageOiseaux répartis partoutGros hiver en plaine
JanvierQuartiers d’hiverHivernage stablePopulation maximale
FévrierPremiers retoursDébut des remontéesHivernage résiduel
MarsRetour massifDerniers oiseauxOiseaux très rares

Ce tableau simplifie les tendances ; chaque front froid ou redoux peut avancer ou retarder d’une semaine les arrivées.

Guide de la migration des bécasses 2024-2025

Comment suivre la migration sur le terrain ?

Observer la bécasse demande discrétion et bonne lecture du milieu. Pour ne pas déranger les oiseaux tout en profitant du spectacle :

  • Cherche les sous-bois humides après une nuit douce ; les oiseaux y sondent le sol dès l’aube.
  • Repère les “cillements” au crépuscule : ce battement rapide des ailes trahit un départ vers un clair de lune favorable.
  • Note chaque observation dans un carnet ou une application de suivi ; la répétition des données rend la tendance plus solide.
  • Place-toi face au vent pour recevoir l’odeur de la forêt, souvent le premier indice de présence.
  • Opte pour une lampe frontale à lumière rouge : elle évite d’éblouir la bécasse et protège ta vision nocturne.

Deux sorties par semaine suffisent à repérer l’évolution du passage sans multiplier les dérangements.

Quel est le bilan provisoire de la saison 2024-2025 ?

Au 15 février 2025, les réseaux de comptage font état d’un flux soutenu et régulier, supérieur de 12 % à la moyenne des cinq dernières années. La douceur de novembre a permis aux oiseaux de s’étaler dans toute la moitié nord de la France, réduisant les concentrations habituellement notées dans les vallées bretonnes. En revanche, la tempête du 5 janvier a repoussé bien des individus en arrière, prolongeant la présence dans le centre du pays.

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Les premiers retours observés en février laissent penser que la remontée printanière sera fluide : les oiseaux sont en bon état, la masse grasse mesurée sur trente-huit individus bagués montre un indice moyen de 62 g, suffisant pour couvrir plusieurs centaines de kilomètres sans halte prolongée.

La surveillance se poursuit jusqu’au 15 avril 2025 pour confirmer ces tendances. Si la météo reste douce, les tout derniers individus quitteront les plaines atlantiques autour du 25 mars, ce qui bouclerait un cycle dans la norme haute des passages constatés depuis 2010.